Interview paru dans UR 10 (Juin 98)

Kargol's

Le 24 avril dernier, aux Tontons Flingueurs , le concert à commencé à l'heure. ça se bousculait pour les Kargol's et moi, évidemment, j'ai raté le premier set. Bon début ! Mais le second … "dantesque" qui dirait Fred. Construit et énergique même pour les pas trop punkisants ça passe bien. Alors zou, en route pour une causerie une fois de plus prévue mais pô préparée, ce coup là ça se sent, désolé.

Unity Rockers : Vous avez pas mal de potes dans l'alternatif, et dans le ska français espagnol et basque avec qui êtes vous copains ?
Yannick (chant/sax): Coté Espagnol, la Catalogne on connaît bien les Kommando Morilès et Docteur Calypso. On a fait pas mal de festivals là-bas.

U.R. : vous vous présenter "Skacore and more"; certains disent Ska Punk, d'autre punk Ska, moi j'écoute c'est tou. Et pour vous c'était Ska avant punk, punk avant ska, les deux pareil ?
Yannick : Les deux ensembles. L'histoire Skargols c'est ça en fait. Deux bandes de potes qui écoutaient des ziques différentes ; certains qui écoutaient tout ce qui est Ska, dont je faisait parti, qui viennent plus du délire Ska revival, et qui ont sympathisé avec des personnes qui écoutaient de l'alter, Nuclear Device, La Souris, Ludwig, Les Bérus, etc… On s'est fait apprécier les deux styles et, quand on a pris les instruments pour s'amuser, forcément les deux styles se sont mélés.

U.R. : Et au total, on retrouve aussi, les deux publics dans les concerts .
Yannick : ça c'est radical et ça fait bien plaisir.

U.R. : Vous avez trouvé une Marie Claire d'occasion …(e fait une nana, dans un état douteux qui a accompagné les Kargols sur les deux derniers titres dont le morceau du même nom).
Kabre : On ne lui a rien fait à Marie Claire, on n'est pas des méchants. Elle a voulu à tout pris chanter. On a voulu lui faire plaisir. Je lui ai demandé "ça va ? " elle m'a dit " Non ! " Elle n'était pas contente mais elle est gentille. On a rien fait, on a dit des conneries parce qu'on a de la bouche, mais on a rien fait d'autre. Franchement on a pas sorti le machin, rien. Comme quoi … Nuf respect à Marie-Claire. Enfin bon, on n'empêche personne de monter sur scène. Généralement, même aux backs, il y a de plus en plus de monde. Les deux dernières morceaux ils montent sur scène et on se retrouve parfois à 80 sur scène. Faut pas hésiter, on est pas des rock star.

U.R. : Vingrau, on a découvert un peu avec un reportage France 2 et la chanson des Kargols. Ça fait huit ans, tu m'as dis qu'ils sont en lutte, qu'en est-il maintenant ?
Yannick : Disons que le comité de défense, avait beaucoup de poids au départ, tout le monde allait dans le même sens et puis, on leur a tellement mis la pression … Au stade où tout cela en était arrivé, il y avait des gens plus motivés pour passer à l'action. Et maintenant, si la lutte doit continuer il n'y a plus grand chose à faire que des actions plus radicales. Et ça beaucoup de gens sont contre. Et en particulier la population de Vingrau qui sont en majorité des personnes âgées. En ce moment, c'est triste, on a essayé de leur donner un dernier coup de pouce en organisant des manifs dans les rues de Perpignan, en jouant, nous, dans les rues sur un camion. On est allés directement sur le site pour continuer la lutte, on a dû faire face à des mastodontes de bulldozers et à des mecs énervés nous fonçant dessus avec les camions, c'en est venu aux mains. On a tout stoppé et ils ont stoppé aussi. Parce que les gens de Vingrau n'ont pas envie d'en arriver à la violence, bien qu'il y ait un noyau de résistants, essentiellement chez les grimpeurs.

U.R. : Vous nous avez annoncer un projet commun avec les Martos Pikeurs, avec tous les titres que vous avez vous préparez aussi un truc à vous seulement, un second album ?
Yannick : Bien sûr, on travaille sur le projet d' un second album, on ne veut pas s'arrêter là. On continue à composer, sur scène on fait beaucoup de tests en ce moment. On balance les nouveaux morceaux, ça nous permet de les apprécier et de voir si ça le fait au niveau du public.

U.R. : Ska Punk, Skacore, en France ce n'est pas encore aussi développé qu'aux USA, vous avez des poulains à vous ?
Yannick : Y a plein de jeunes groupes qui se montent et qui promettent pour l'avenir. (à moi) Des noms ? (aux autres) Aidez moi ! Donky Skow (un clone de Donkey Show ?, qdlr) de Bergerac Joe 'n Jah de Toulouse (voir juste après, c'est bien fait, hein ? non ! bon. ). Près de chez nous on a fait quelques petits bébés qui promettent aussi. Les Raskaille, les Skamikaze ce sont des petits groupes qui vont monter.

U.R.: Il y a donc toute une génération de bébéscargots ?
Yannick : Pas que les Kargols, y a aussi Skunk, la Ruda Salska, les Martos Pikeurs …

U.R. : ils jouent dur eux …
Yannick : ouaip, c'est des rebelles. Mais sur scène c'est vachement plus fun qu'à l'écoute, Faut les voir sur scène, c'est un tout il y a un gros truc qui se passe devant.
Kabre : Il y aurait pu y avoir Doumé, le chanteur des Martos avec nous et apparemment il avait des choses importantes à faire (pas d'polémique, ndlr)
Yannick : Il organise beaucoup de concerts dans le sud. C'est un mec qui se bouge à fond, Il est toujours occupé autour du Rock., c'est un passionné. C'est grâce à lui qu'on est là, qu'on a eu les contacts avec On a faim ! avec la compil Ni Jah ni Maître. C'est lui qui nous pousse à fond.

U.R. : sur la toff de Ma j'galère où tu tombes, rien n'est truqué. Ils n'ont pas fait de problème pour de rattraper.
Yannick : Sans problème, vu que j'ai des super potes, merci à eux. A et puis on a créer une asso, il y a un an maintenant, qui s'appelle "Surfing Kargolade Production", comme la chanson. Ca regroupe tous les potes, les anciens de Kargols, qui sont partis, toute cette raïa qui tourne autour de nous, c'est une grosse asso. Ça fait 25 personnes, on en est aux prémices mais on compte faire évoluer la chose. On organise des concerts et le prochain c'est le 17 juillet où on fait venir Dr Ring Ding et peut être Rude Boy System. Avec le contact des Kargol's on peut aussi joindre l'asso.

Contact Kargol's : 30 rue du 8 mai - 66680 CANOHES

Bon ben voilà. En fait sur la bande y sans doute quoi faire encore deux pages d'interview mais c'était vraiment trop le bordel. Attention ! pas un bordel chiant. Un bordel de rires, de bières, de boutades, de bouffe, de bières, un nombre effectivement incalculable de gens dans les loges des Tontons. Désolé j'avais promis de parler du sonorisateur des Kargol's , mais la bande ne parle plus de façon audible sur les deux tiers de la longueur. A bientôt pour une vraie interview (ça déjà deux fois, merde). Merci à Banna Juice d'avoir repris les concerts The Harder They Come en plus de leur nombreuses activités. Et l'an prochain ?
Et à toi devant les Tontons, merci pour l'Absinthe.