Interview paru dans UR15
Booby Hatch
La nouvelle génération est décidément bien fournie et de qualité. C'est dire en ce samedi soir, non seulement on a l'occasion de voir Dave Strapp à nouveau sur scène (pour les gens ponctuels au moins), mais dans la foulée v'la t'y pas que les organisateurs sortent de leur chapeau un Booby Hatch sorti de nulle part. Curieux d'abord, on s'intéresse vite à ces tourangeaux dès les premières mesures. On s'y intéresse d'autant plus qu'ils savent varier les styles ska rapides, ska lent, reggae, pas le temps de s'ennuyer Alors quoi ? Faut bien s'informer ; donc interview :
UR : Ca vous amuse de refaire l'histoire
du Ska sur scène en moins de deux heures ?
Mathieu (chant/guitare) : Je ne vois pas trop ce que tu veux
dire. On n'est pas vraiment des puristes du ska, on vient du
hardcore mélodique et, en fait on a eut un tournant Ska l'an
dernier en rencontrant d'autres musiciens. Mais on ne se sent pas
comme des puristes de la musique à damiers. Disons qu'on est un
peu orienté dans plusieurs directions un première qui est le
reggae, un seconde, le hardcore mélodique bien sûr et une
troisième : le ska. Mais pas vraiment du pur Ska comme la scène
française.
UR : mais la scène française est quand
même vachement diversifiée...
Mathieu : il y a une grande scène alterno ska avec
des groupes comme Skaferlatine, Marcel, etc. Je pense que c'est
ce qui est le plus développé en France ; nous on se sent plus
dans la lignée de la Ruda Salska, c'est surtout grâce à eux
qu'on a subit le tournant Ska et c'est surtout grâce eux qu'on a
joué à Tours puisqu'ils nous ont fait faire leur première
partie quand ils sont venus au Bateau Ivre.
UR : Tu regrettais de ne pouvoir jouer
après une heure du mat', tu crois vraiment que vous auriez pu ?
Mathieu : Honnêtement non ! On ne pensait pas que
les Tontons soient une telle fournaise, c'était super. Si on
avait une salle comme ça à Tours se serait le rêve.
UR : Une petite présentation quand
même...
Mathieu : moi c'est Mathieu, je suis chanteur. Booby
Hatch existe depuis trois ans ; on a passé deux ans à jouer du
hardcore dans un garage sans vraiment faire de concert. Et puis,
un beau jour, on s'est décidé à tourner, à changer de style
et à s'orienter vers le ska, le reggae. On voulait un peu se
poser. Olivier (tromboniste) : C'est suite à l'arrivée de
nouveaux musiciens qui ont rejoint le quatuor hardcore
mélodique. On est sept musiciens actuellement. Aujourd'hui notre
trompettiste n'a pas pu faire le déplacement. On est deux
guitares, une basse, une batterie et une section cuivres avec
trompette, trombone et saxophone. On est deux au chant ; pour les
voix on est plus orienté hardcore mélodique qu'autre chose.
UR : Ca donnait quoi les cuivres en hardcore mélodique ?
Olivier : Non, il n'y avait pas de cuivres à l'époque hardcore.
Avant j'étais à la basse et Vid-da est m'a viré parce qu'il
jouait mieux que moi, je lui en veux énormément. Du coup j'ai
appris le trombone, en fait, à coté je faisais de la trompette
et du tuba ; je suis passé au trombone. Thomas est arrivé, il a
commencé à jouer du sax et ensuite Benji est arrivé. En fait,
il n'y avait pas de cuivre en hardcore mélodique, c'était une
formation à quatre : deux guitares, une basse, une batterie.
UR : Vous connaissez aussi les gens de
Dave Strapp qui viennent pour une bonne partie, eux aussi du hard
core ?
Mathieu : On ne connaissait pas trop parce qu'en fait
on n'était pas très insérés dans la scène française. On a
juste fait la première partie de Tribale Poursuite. On
connaissait surtout les grands groupes comme les Burning Heads ou
les Seven Hate, qu'on a vu jouer dix fois. On ne connaissait pas,
mais on est ravi de rencontrer ce groupe de Ska root bien
sympathique.
UR : Puisque vous n'êtes pas depuis
longtemps dans la scène Ska, comment voyez vous le passé louche
de certains dans le mouvement ?
Mathieu : Franchement il n'y a pas grand chose à se
dire si ce n'est à crier haut et fort qu'on est pas de ces gens
là. On a parlé avec les musiciens de la Ruda, qui avaient reçu
un tract pour joué avec Skarface et qui ont refusé parce que
c'était un festival bourré de nazi. Nous, toute cette scène on
ne veut pas en entendre parler. Faut se distinguer de ça et il
ne faut plus que les gens fassent l'amalgame Ska = Nazi Skin.
UR : Vous avez des projets pour enregister
vos productions ?
Mathieu : On va apparaître sur la compilation d'une
asso de Tours qui s'appellent 'Up Your Race' qui va regrouper une
trentaine de groupes plutôt hardcore. On va être un des euls
groupes à ne pas avoir de distorsion. La compil sera sortie à
1000 exemplaires et sera distribuée dans toute la France lors
des concerts. Sinon on prépare un CD, parce qu'on a gagné un
tremplin à Tours et l'association Decibel 101 nous a offert une
semaine de studio et le pressage de 700 CD. Des souscriptions
sont en cours, on doit e vendre un max avant de les sortir. C'est
40 fr pour un 5 titres. Decibel 101 c'est un fanzine de là
région de Tours qui est distribué dans les bars, qui marche
bien et qui organise un tremplin tous les ans à la MJC de Joué
les Tours. Tous les ans ça permet à un groupe de se faire
aider, sachant qu'enregistrer et sortir un CD ça coûte pas loin
de 20 000 fr.
UR : Vous sortez souvent de Tours ?
Mathieu : Non en fait, on est sorti deux fois, on
commence tout juste à bouger et à trouver des dates ailleurs.
Hier on était à St Brieuc, c'était la deuxième date en
Bretagne et on reviendra voir les Bretons. Et puis après on
devrait faire pas mal de premières partie de la Ruda et les gens
de Radio Béton nous ont trouvé une tournée dans le Sud et en
Espagne pour l'été prochain. C'est cet été, on travaille
tous, on ne peut pas faire de tournée de 15 jours comme ça. On
attend donc, l'été prochain, le soleil, le camion, le matériel
et c'est parti...
UR : Le mot de la fin :
Mathieu : Booby Hatch c'est pas vraiment un groupe
qui milite. Nous, tout ce qu'on veut c'est faire passr un bon
momment ax gens et c'est déjà beaucoup. On essaie de faire
passer des petits messages sans être politisé ou militant.
Ben décidément, le ska pille le hardcore. A croire que les grosses grattes, c'est une bonne école pour apprendre la musique des îles. Enfin bon, un conseil à pas cher, s'ils bougent un peu plus (et c'est possible de les aider ; activez vos contacts) dépenser 20 ou 30 balles pour les voir, en attendant le 5 titres. 40 fr. chèque à l'ordre de Decibel 101 chez Nicolas Morvan, 88 rue St Barthélemy, 37100 Tours. Pour des concerts : Mathieu au 02 47 67 33 11.