Interview paru dans UR13
Rude Boy System
Tout le monde avait sa petite interview de Rude Boy System, il était temps que nous aussi, on aille voir qui sont ces gaillards. Je déconne on les connaît, musicalement au mois aussi bien que n'importe qui, les deux albums (le studio et le Live), les innombrables participations aux divers compilations qui inonde nos bac et surtout leur connivence avec OAF! Alors voilà ils étaient le 20 juin dernier, ça date, au B52 à la Mézière (Rennes), on les a alpagués quelques minutes entre deux sets très disputés.
U.R. : Vous avez ouvert une brêche en
France en ce qui concerne une vision roots du ska ...
Fred (chant) : On nous dit souvent ça, c'est
difficile de juger de l'intérieur, mais c'est vrai qu'il y a de
plus en plus de groupes de Ska. Il n'y a que trois ans que je
tourne avec Rude Boy System, au début on n'y avait pas souvent
l'occasion de jouer avec d'autres groupes de Ska français et,
depuis un an, voire un peu plus, ça s'est vachement développé.
U.R. : Sur les deux premiers titres de ce
premier set on sent une petite pointe plus rock, vous faites des
infidélités au son jamaïcain ?
Vince (claviers) : Le premier c'est la reprise du
thème de Mission Impossible (Aïe, ça et les séries TV en
général, c'est un gros trou dans ma culture, demain je m'y mets
!, ndlr ) et c'est vrai que dans Don't wanna know il y a
une ambiance différente du reste. Avec une ambiance à la Maroon
Town dans l'esprit, en gardant le coté sixties bien
sûr. Même si on veut faire du son sixties, on essaie toujours
de travailler différentes ambiances dans nos morceaux. Je pense
qu'on y arrive
U.R. : (Question à la con, ndlr ) Par
rapport aux autres groupes de Ska, en France, qui sont souvent
jeunes, vous, vous avez presque tous dépassé la trentaine.
Pensez-vous qu'il y ait un age pour arrêter le Ska ?
Vince : Il n'y a pas d'âge, pas de retraite,
Jusqu'au bout !
Bob (percus) : Aujourd'hui c'est plie le jour de mes
trente ans, alors je ne peux pas encore parler des soixante dix.
Fred : Les Skatalites c'est un groupe qu'on aime tous et
j'espère que dans quarante ans on jouera toujours du Ska et
qu'on approchera de leur niveau, c'est un peu le but recherché
U.R. (à Vince) : je te vois avec un
T-shirt des Skunk, vous avez beaucoup de contacts ?
Vince : On a eut beaucoup de contacts notamment quand
on a fait une tournée en Espagne et au Pays Basque, vu que c'est
eux qui ont organisé la tournée. Cela nous a permis de voir
comment ils trouvent des concerts, on a beaucoup appris à ce
niveau là. Ce sont des potes, ils sont vraiment adorables, c'est
une super équipe avec laquelle on s'est super bien entendu.
Fred : Ils ont une bonne asso, ils sont vraiment actifs,
ils travaillent bien. C'est vrai qu'ils sont nos potes. On peut
dire qu'on est intime, on a fait pas de concerts avec ils nous
ont pas mal aidé. Et c'est toujours la fête quand on se
rencontre, c'est un peu un échange Chouchen / Patxaran.
U.R. (à Fred) : Vince a un T-Shirt des
Skunk, toi tu portes fièrement les couleurs du Goéland Gol (
Short Just do It, T-Shirt Toots) alors, RBS un groupe engagé ?
Fred : Moi, personnellement, avant, je jouais, avec
Patrice notre batteur, dans un groupe qui s'appelait Riot
et qui était très engagé antifasciste. Maintenant, avec RBS,
parler de politique n'est pas un objectif sauf dans certains
morceaux comme Politic fiction ou Hey Mama! Où on l'aborde
différemment par l'intermédiaire de l'écologie. Mais je pense
qu'on est comme tous les Rude Boys et comme globalement tous les
gens qui n'aiment pas les cons, on ne se laisse pas faire. On
exprime cela d'une façon cool, en étant tous, chacun de notre
coté, assez actif par rapport à ce qui se passe de craignos
Vince : On ne se considère pas comme un groupe engagé,
mais à travers quelques morceaux, on essaie de faire passer
quelques messages et à montrer aux gens ce qui se passe dans la
société
Fred : Au niveau des rapports qu'il peut y avoir dans la
scène Ska avec des groupes fafs, nous on a jamais eut ce
problème là. Quand on est sur scène le public comprend de
suite, avec le métissage des membres du groupe
U.R. : Jean, le chanteur des Crazy
Skankers, nous disait qu'il se sentait parfois un peu seul et
qu'il regrettait la séparation entre les scènes Ska et Reggae,
que le public n'était pas toujours très métissé
Fred : je crois que ça change, dans nos concerts, on
a pas uniquement un public de Rude Boys ou de Skinheads, il y a
beaucoup de gens mois lookés et je pense que c'est hyper positif
pour la scène Ska en France.
Bob : Il nous est arrivé de jouer dans des salles où il
y avait plus de Rude Boys, avec un public Ska et, parfois, dans
des concerts plus "grand public" ou des publics Reggae
et plus larges encore.
U.R. : De plus en plus de groupes mêlent
plein de styles au Ska : du rock, du punk et parfois même du
ragga, comment vous vous percevez ces sons là par rapport à ce
que vous jouez ?
Mustapha : C'est une évolution normale de la
musique. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait un style de musique
qui se crée sans influence.
Vince : A partir de la musique jamaïcaine différents
styles peuvent venir se greffer et faire partie intégrante de
cette musique. Après c'est à chacun de voir vers quel genre le
groupe doit aller. C'est vrai qu'on n'a pas encore fait de
morceau ragga
Hervé (sax alto) : On est parti sur une base de
rocksteady, de vieux Ska bien sixties, on veut garder cette ligne
là mais on n'exclu pas d'utiliser un jour du ragga ou des choses
plus récentes. Quoiqu'il y ait déjà certains solos qui sonnent
un peu plus rock. Ce n'est pas exclu et ce serait sans doute
intéressant.
U.R. : Après ces perspectives d'ouverture
et avant de retourner jouer, un petit mot pour finir
.
Hervé : Enchanté de t'avoir connu (moi aussi mais
ce fut bref, ndlr)
Laurent : Ce n'est pas la bonne saison pour les carottes,
faut plutôt attendre septembre.
Mustapha : Cool et bonne ambiance ce soir.
Vince : En direct du B52, fait écouter le son
.
Et ben voilà, on écoute encore quelques titres de bon reggae avant de se remettre à danser.
Contact RBS : Fred GASTINEAU 1 boulevard Joly Leterme - 49400 SAUMUR