Interview paru dans UR12
Pierpoljak
Unity Rockers : Tu écris tous les textes,
et les musiques ?
Pier : J'écris les textes sur un air que j'ai dans
la tête et "Horsemouth" ou Guillaume (Sax) le
transcrivent.
U.R. : Comment enregistre-t-on en
Jamaïque ?
Pier. Tu ne peux pas y arriver là-bas si tu ne
connais personne. Quand j'ai rencontré Clive HUNT, je lui ai
parlé de "Horsemouth", une de mes idoles, qu'il
connaissait. Je n'imaginais pas ce qu'il pouvait faire pour moi.
Il a bossé sur tellement d'albums (400 !!), qu'il connaît tout
le monde là-bas. En descendant de l'avion, je l'ai rencontré et
on a commencé à travailler tout de suite, c'était l'an
dernier. Et cette année on a remis ça. On a enregistré en 20
jours, tout en live.
U.R. : Il est déjà venu en France ?
Pier. : Ouais, mais jamais avec un français. Ce
n'est pas une relation commerciale, mais vraiment une entente
musicale. C'est mon prof.
U.R. : Excellent prof
Pier : Ouais, le meilleurs ! Leroy : Ha, ha, ha
Pier : il commence à comprendre le français
U.R. : Tu es parti avec paroles et
musiques ?
Pier : Ouais, j'avais toutes les maquettes. C'est
Clive qui produit et je le laisse faire. Maintenant que je
connais le boulot là-bas, je ne peux plus le faire en France. Ce
n'est pas par snobisme, c'est le feeling Reggae. Là-bas, quand
tu enregistres un disque, c'est comme dans les films :
professionnalisme et convivialité.
U.R. : C'est tout en une prise ?
Pier : Ouais, toutes les chansons enregistrées,
donnent mon niveau exact sur scène.
U.R. : Où as tu enregistré ?
Pier : TUFF GONG pour les deux derniers. 1 an après
Tuff gong a brûlé. Je suis le dernier a y avoir enregistré !
U.R. : Maintenant, la Jamaïque, tu
connais bien ?
Pier : DILLINGER et PRINCE JAZBO sont devenus des
potes carrément.
U.R. : C'est un rêve d'enfance ?
Pier : Depuis "Rockers" (le film, ndlr),
c'est dans ma tête et la rencontre avec Clive a tout
déclenché. Depuis, mes morceaux passent sur des radios là-bas.
U.R. : Et Kingston ?
Pier : Le blanc, c'est toi. Il n'y en a pas d'autre
(dans les ghettos), mais les gens ont du cur malgré la
violence et la pauvreté, il y a beaucoup d'amour, de partage.
U.R. : Tu chantes certains titres en
créole
Pier : J'ai habité aux Antilles, ma femme est
martiniquaise et, au début, dans les sound-systems où je
chantais, il y avait beaucoup d'antillais
U.R. : Il y a longtemps que vous tournez ?
Pier : On a répété deux mois à Kingston, sur
l'album, puis une semaine de répét' avec le groupe et ça fait
déjà cinq semaines qu'on tourne.
U.R. : Et la distribution de tes disques ?
Pier : chez Polygram
U.R. : Les groupes sont souvent autoproduits et
autodistribués
Pier : je connais bien les KANJAR'OC, ils sont bien mieux
organisés que moi au début; et s'ils signent dans une major,
tout ira bien pour eux
U.R. : Et le Ska dans tout ça ?
Pier : le Ska est joué trop vite en France. Ils
devraient plus écouter les Skatalites, s'imprégner de leur
musique. Horsemouth ne comprend pas toutes les évolutions de
cette musique
Leroy (dans son fauteil, stic aux lèvres) : Yeah ! UNITY
ROCKERS, great idea ! Il y a une "Rockers TV" aux
states, tu sais.
U.R. : Est-ce facile de vivre en France ?
Horsemouth : Je viens depuis longtemps. Toujours en
bus, on bouge beaucoup, mais la France est agréable.
U.R. : Et Pier ?
Horsemouth : c'est un pote et il a le bon feeling !
U.R. : des dates ?
Pier : beaucoup de Festivals cet été, et peut être
la Cigale à la rentrée ou une autre grosse salle. On tourne, on
tourne autant qu'on peut.
U.R. : Et les concerts ?
Pier : 2 heures, 2 heures et demi, nos morceaux, des
dubs. Depuis le début c'est le délire, le public est là.
U.R. : Merci les gars pour tout. Respect Merci, encore de m'avoir accordé l'interview après ce concert et malgré 40° de fièvre.
Propos recueillis par Philippe (UR Alençon/Caen)
Contact : Pierpoljak C/o Barclay - 17 rue des Fossés St Jacques - 75005 PARIS. Manager 01 47 35 66 59.
Concert paru dans UR12
LE CONCERT, La LUCIOLE (Aleçon) 22 mai
98
La salle n'etait pas encore pleine que le groupe a entamé un
"pot-pourri" de quelques standards Early Reggae.
Ensuite, la voix cassée par une angine, Piepoljak est arrivé et
a enchaîné une vingtaine de titres de ses deux derniers albums.
Sur des riddims sacrément bien amenés par Leroy
"Horsemouth" Wallace et son one-drop tonitruant, une
basse, une guitare et un clavier enveloppant ça d'une manière
impécable et deux cuivres rutilants et bien à leur place, il
nous a plaqué ses paroles de paix, d'amour et de libertés en
tous genres avec un jeu de scène qui ne doit rien à ses grands
maîtres jamaïcains. Après une heure et demi de concert, il
nous quitta, désolé, la voix cassée après un morceau cool :
lui chantant et Horsmouth aux percus, très envoûtant.
Le groupe termina en instu, balançant un ska roots et un dub
magique, nous permettant d'user de nos dernières forces et de
boire une dernière bière à la santé des héros.