Interview paru dans UR 11
Joe N'Jah
Joe 'n Jah le 6 mai à la MJC Cleunay Rennes (35). Nombre de parasites sont intervenus lors de cette interview. D'abord ces immondes raggapunks voulaient manger en descendant de scène, non mais c'est un monde ! Incompatible avec le statut de stars naissantes. J'ai quand même réussi à les retenir vingt bonnes minutes pour qu'ils nous causent un peu d'eux. Et puis périodiquement, un individu moitié louche est intervenu sous le fallacieux prétexte d'être leur producteur, manager éclairé. Alors que moi, même nigaud que je suis, je l'ai bien reconnu c'était un des chanteurs des Spook.
U.R. : Juste
avant l'arrivée de la Compilation " Quel Talent ! ",
vous nous faites une présentation de Joe 'n Jah ?
Snake (chant) : Fabien à la guitare, Claude
à la Batterie, Laurent au sax alto, Vincent au sax ténor pour
l'instant, Jaffo qui est à la basse, Fabrice qui est au chant et
Keusné à tchatche. Mais Fabrice n'était pas là ce soir. Et
ceux qui veulent manger. On s'est formé en 94 en gros et ça
fait quatre ans qu'on a commencé à bouger (en gros dès le
début, non ?) dans les bars à Toulouse. Maintenant on commence
à avoir des date un peu partout, on a joué il n'y a pas
longtemps en Espagne, on va y retourner cet été, on vient
maintenant vers Rennes et on a des plans sur Paris d'ici le mois
de juin. Ça commence vraiment à bouger à fond.
U.R. On vous voit
super potes avec les gens des Spook, ça fait longtemps que vous
vous connaissez ?
Fabien (voir ci dessus) : Ils sont de Toulouse
comme nous, donc on se connaît depuis un moment aussi. C'est la
première fois qu'on joue dans le même concert. Mais c'est vrai
qu'on se côtoie très souvent.
U.R. ce ne sont
pas des grands frères, non ?
Fabien : Si quelque part
Snaque : En fait on a été inspiré, pour le jeu de
scène par des gens comme Zebda ou les Spook and the Guay ; on ne
fait pas du tout la même musique mais le jeu de scène c'est
qu'ils nous ont influencé. Dire que c'est des grand frères
c'est vrai, parce qu'ils existent depuis deux fois plus de temps
que nous et qu'on les a vu plein de fois en concerts à l'époque
et c'est ce qui nous a motivé.
U.R.: et vos
petits frères c'est qui maintenant ?
Fabien : On ne sait pas. On ne se fait pas
de la prise de tête, mais on en discute souvent, on parle
surtout des générations différentes et c'est vrai que nous
déjà, on mélange pas mal de trucs on est plus branchés rap,
techno ragga et plein de choses à la fois.
Laurent (?) : on a eu l'opportunité de prendre ce
créneau que des gens comme les Kanjar'oc, Kargols, les Spook, la
Ruda Salska. Et en fait on est le dernier wagon.
Snake : C'est l'esprit de la soirée Grand sud de ce soir,
on pourrait y intégrer les Kargols et les Skunk,. On joue tous
avec une partie Ska de base et on amène chacun un truc
différent. Nous ça fait carrément Ska Punk, et on aimerait
bien que les gens arrêtent de dire qu'on fait du Reggae ce n'est
pas vrai.
Fabien : le reggae qu'on fait nous c'est un artifice. Non
ça tu coupes, je le dis parce que c'est joli.
Laurent : Tu peux le définir comme tu veux mais notre
style c'est du ragga urbain. C'est un peu le groupe des années
80, Métal Urbain, mais nous on fait du ragga urbain
Snake : sur les trois quarts il y a un chant soit rap,
soit ragga mais de la musique qui cartonne un peu punk. C'est de
l'énergie.
Laurent : C'est du parlé jamaïcain, le parlé de la
ville, du quartier. Tous on est aussi inspiré par des trucs punk
hardcore.
Fabien : on a tous baigné dans le punk, le rap, la techno
tous ces truc qui sortent, et nous on fait usage de tout ce qu'on
écoute aussi. Avec l'arrivé de la jungle plein de choses se
sont ouvertes, plein de chose sont greffées, c'est clair et ce
sont aussi pleins d'esprits qui s'ouvrent aussi. C'est ce qu'on
appelait il y a peut être un temps la fusion, aujourd'hui ce
sont aussi les gens.
Snake : pour l'instant on est six, le deuxième chanteur a
été prix en otage par l'état, il est sous les drapeaux, on
vient tous d'univers très différents, on ne se connaît pas
depuis tout petits, chacun a son passé, ses musiques. Moi ça a
commencé par les plans hippies pendant je ne sais pas combien
d'années, maintenant je suis à fond plutôt house, jungle,
musique électronique aux taquets (à donf quoi !). D'un autre
coté il y en a qui écoutent du hardcore aux taquets, jusqu'à
de la musique de rues vraiment de tout. D'ailleurs Fabien joue
aussi avec un groupe Toulousain qui s'appèle l'Air de rien qui
joue est un groupe acoustique qui joue à fond dans le rue
partout en Europe, ils n'arrêtent pas de bouger. On est trous
d'univers musicaux différents et personnels que ça ressort sur
scène. On délire à mort tout le temps et c'est ce qui nous
fait avancer.
Fabien : dans la vie de tous les jours on est aussi
ensemble à écouter des trucs. Et là, sans aucune raison, Snake
veut improviser une reprise du Lundi au Soleil, les autres et
mois aussi coupons court à ces expériences de fusion trop
extrême.
U.R. : Dans vos
texte vous abordez des thèmes comme le sida ou les immigrés,
dans la vie de tous les jours vous êtes également engagés au
sein d'assos ou d'autres mouvements ?
Snake : on ne fait pas partie d'asso, sur
Toulouse pendant deux trois ans on a fait plein de concert dans
des squatte pour des gens qui en avaient été expulsés. Des
concerts contre front national. Souvent sur les manifs à
Toulouse ça chie, comme partout en France, y a des gens qui
finissent avec des amendes ou derrière les barreaux. Alors il y
a des assos, dans ces fameux squattes à organiser des concerts
et on est les premiers, avec d'autres, à se bouger le cul.
Fabien : autrement on est engagé en tant qu'individu,
mais on ne cherche pas à se faire représenter de trop là
dessus on parle aussi de la fête, des gens qui se rencontrent,
etc.
U.R. vous
connaissez aussi des gens du nord.
Snake : on a joué il y a quelques temps
avec Shout de Saumur. En fait, je crois qu'en fait c'est tout. Et
vu qu'on joue surtout au sud on rencontre surtout des gens du
sud. Et puis il y a vraiment un gros move sur les sud et à
Toulouse
U.R. il y a une
vraie fusion aussi avec la scène espagnole ?
Snake : pour nous ça commence tout juste,
on a fait deux trois concerts avec Kommando Morilès de Catalogne
et le week-end dernier on était à Figueras avec les Red Wings,
ça s'est hyper bien passé, le public était cool, on a trouvé
des dates pour cet été, la fusion commence à ce faire en ce
moment grâce aux Kommando Morilès, aux Kargols avec Kargolade
Production et merci aux Martos
U.R. Pour finir,
avant d'aller manger
Snake : Spéciale dédicace aux Martos
Pikeurs et en particulier à Domé et Gilles qui nous ont fait
jouer, c'est clair que c'est grâce à eux qu'on continue.
Je vais quand même jeter un petit coup d'il au set des Red Wings qui est commencé depuis quelques minutes mai je ne vais pas pouvoir rester pour la fin. Merci Yannick, merci Fred, merci Bannana.
Contact : Joe n' Jah - 46 rue Negreneys - 31200 Toulouse.