Interview paru dans UR 08

la Famille Boost

Ca fait plusieurs mois qu'on vous cause du live de la Famille Boost et que bien entendu vous ne voyez rien venir. Alors on se dit qu'ils sont bourrés à Unity Rockers, qu'ils prennent leurs désirent pour des réalités, etc. , etc. A vrai dire, moi aussi je commençais à douter, alors pourquoi pas leur demander directement … A la MJC de Cleunay le 2 avril puisqu'ils y jouent avec Mojo (un truc indus-techno-fado, eh si ça se voit sur scène) en première pour une officine estudiantine dont nous tairont le nom.

Unity Rockers : bah, une 'tite présentation traditionnelle du groupe par lui même …
Mathieu (Trompettiste) : Ca fait quatre ans hein ?
Fred (Claviers ) : Ca fait cinq ans
Mathieu : Moi je ne suis pas là depuis le début…
Fred : La famille existe depuis cinq ans, avec cette formation là depuis six mois et on sort un live à la fin du mois d'Avril (tient ! on vous le disait !)

U.R. : le fait que les dates d'enregistrement soient le 24 et 25 octobre, est-ce que ça a un quelconque rapport avec la date anniversaire du décès de Skant ?
Fred : non c'est un hasard, mais c'est bien de le noter.

UR.: Il y a énormément d'influences dans la Famille Boost, est-ce que vous avez quand même un public attitré ?
Fred : On a un public pas mal rennais, un public breton et les bretons sont pas mal éclectiques, je trouve. A Rennes on a accès à toutes sortes de cultures, je pense, autant à la pointe techno que Fest-Noz (c'est traditionnel, rien à voir avec la Fête du nez, ou quoi que ce soit, il s'agit d'une fête de la nuit). Du plus traditionnel au plus rock ; il y a tellement d'étudiants ouverts, qu'il y a moyen de faire de tout par chez nous. Et puis, comme nous on mélange tout, eh bien … C'est vrai qu'il a quelques régions plus … " plouc ", on peut le dire, qui apprécient mais qui ont plus de mal avec nous. Ils ne nous crachent pas dessus mais ils nous regardent plus sceptiquement au début. Il leur faut au moins deux sets d'une demi heure avant d'accrocher et de bouger avec nous.

UR : pourtant avec plus d'une centaine de concerts par an, vous devez tourner un peu partout ?
Sam (Manager) : Ouais, on tourne partout mais y a pas mal de régions qu'on a jamais faites tout l'Est de la France, le sud Toulouse, il y a pas mal de bonnes salles qu'on a jamais faites.

U.R. : Pourtant bouge pas mal un peu partout (Salut la Galardière Connection).
Sam : Ben ouais, Toulouse, Strasbourg, on a jamais fait ? On aimerait bien jouer une fois à Toulouse mais pour un bon concert, pas seulement dans un petit bar … On attend.

U.R. : Vous avez quand même des contacts avec d'autres groupes, des gens qui sont sur place ?
Sam : On a des contacts oui et non. On a joué au bal de Toulouse par exemple avec Zebda et les Spook and the Guay , mais de là à ce qu'ils nous aident à trouver des concerts dans la région, je ne pense pas.
Fred : On a des bons contacts avec les Raggeous Gratoons, on a croisé vite fait les Spook et Zebda. Zebda sur scène c'est excellent. Autrement en Ska pur, en France, on accroche pas trop, on se méfie.

U.R. : A Rennes on ne vous voit pas très souvent, en fin de compte même si c'est votre ville. Avant Aujourd'hui la dernière fois c'était quand ?
Shripol (Chant) : le dernier concert qu'on a fait, je crois c'était au Jardin des Plantes, là où on a enregistré la démo qui va sortir. Mais c'est normal qu'on ne joue pas trop souvent à Rennes, parce qu'on a pas encore tout fait en France. Et puis à chaque fois qu'on joue à Rennes faut qu'on ait des choses nouvelles à proposer, c'est un challenge qu'il faut qu'on tienne pour ne pas lasser les gens qui viennent nous voir et c'est important.
Sam : On a joué la dernière fois deux dates au mois d'octobre, mais peut être qu'on va jouer au mois de juin, pour nous à Rennes, au Jardin des Plantes ou au B52's.

U.R. : vous aimez bien le Jardin des Plantes, pourtant vous êtes nombreux, la scène n'y est pas très grande.
Sam relayé par Fred : sur scène ce n'est pas plus petit que les Tontons Flingueurs ou le B52's

U.R. à Sam : ce soir là tu m'avais dit que vous enregistriez plutôt une démo pour démarcher, alors pourquoi sortir un Live en fin de compte ?
Sam : parce que ça fait un an et demi qu'on dort et qu'on a rien sorti alors faut sortir quelque chose. Et puis surtout, après un an et demi on était pas très content de l'album. Je pense que le live nous reflètera beaucoup plus que l'album. Et puis pour prouver à notre public qu'on peut mieux faire que ce qu'il y a sur cet album.
Fred : Ca nous fait plus plaisir de sortir un Live comme on l'a fait à quarante balles qui représente ce qu'on est brut, plutôt qu'un truc soit disant travaillé qui ne donne pas grand chose parce que fait avec de petits moyens et qui reste cher, prix album. On aime mieux démarcher avec notre truc, comme on est, plutôt qu'essayer de fausser sur du son pour trouver un distributeur parce qu'on cherche un distributeur déjà pour notre live et puis pour la suite. Même si je pense que pour ce Live la distrib' se fera plutôt par les fanzines et les bars.
Sam : En fait, notre premier album était distribué par Arcade, mais ils ne se sont pas du tout occupé de nous. Pas mal de gens ont vu notre clip dans les Fnac à Aix en Provence alors qu'il n'y avait même pas l'album c'est quand même bizarre. A Bordeaux il est resté un mois à l'entrée, alors qu'il était introuvable pour nos potes à Rennes ou en Bretagne. Débile.

U.R. : cette semaine c'est une semaine anti-raciste à la MJC Cleunay (c'est toujours anti raciste à Cleunay !). Quelle est votre engagement ?
Shripol : Déjà Papon vient de se prendre juste dix ans et je regrette de ne pas être allé voter.
Sam : Il est carrément stipulé sur nos contrats que toute personne qui porte un insigne nazi n'a pas le droit d'entrer dans la salle.
Mathieu : s'il fait un signe ou le salut, ça le fait pas non plus.
Shripol : Et puis ça s'est déjà produit il n'y pas si longtemps. Des flics en vacances, des policiers moustachus nous ont pris la tête et un d'eux a fait le con et s'est mis devant nous pendant qu'on jouait le premier set et nous a fait le salut nazi. En tant que chanteur, il me disait que je ne causais pas bien la France rapport à nos textes (explicites il est vrai : ndlr). On a dit au parton de bar de se débrouiller pour les faire sortir sinon on ne continuait pas.
Sam : C'est lors de la tournée d'hiver, en Haute Savoie en février 98. C'est pas si vieux ….

Ben voilà c'est pas si dur. On aurait aimé, il y a quelques années que certains groupes aient une attitude aussi claire. Bon Ok, on essaiera d'en savoir un peu plus sur la Famille Boost une autre fois. Si vous êtes un distributeur sérieux pensez à appeler Sam. Plus sérieusement, sur une liste VPC, la Famille Boost c'est mieux que des trucs pseudo puristes.

La Famille Boost : 9 rue du Chardonnet - 35200 RENNES. Sam 06 81 13 11 83