Interview paru dans UR 07 (Mars 98)
Western Special
Décidément quel opportuniste. Ben ouaip, à l'occasion de leur passage aux Tontons Flingueurs le 27 février dernier, j'ai piraté la pause des Western Special, d'autant plus motivé (motivé, il faut se motivé) que leur spéciale dédicace à tous ceux qui sont opprimés par le fascisme et l'intégrisme n'a pas soulevé des nuées d'applaudissements (rendons justice au public, il n'y a pas eut non plus de sifflet, c'est toujours ça)
U.R. : Sympa la
dédicace aux personnes victimes des persécutions fascistes et
intégriste. Ce genre de choses ne vous a jamais causé de
problème ?
Fred : Non pas pour l'instant, on ne peut
pas dire non plus pour l'instant qu'on a fait deux cents
concerts. On a jamais eut de problème et puis, vu le contexte de
musique dans lequel on évolue, je pense que ce serait malheureux
qu'on en ait. Ne serait ce que par la musique qu'on joue qui est
une musique de métissage, le message est clair d'emblée, on ne
fait que le souligner par ces mots là.
U.R. : Ca fait
assez peu de temps, en France qu'on voit des groupes qui jouent
vraiment roots, est-ce que pour vous le Ska s'arrête avec
l'avènement du reggae ?
Christelle : Pas spécialement, on écoute
un peu de tout. On est neuf, tu t'imagines bien qu'on a plein
d'influences différentes mais, pour l'instant c'est là dessus
qu'on se retrouve, donc c'est ce qu'on joue. Je ne sais pas si ce
sera toujours bloqué sur le Ska roots, la musique évolue, peu
être que dans deux ans on fera quelque chose d'autre.
U.R. : Après la
cassette, vous avez un 45t en préparation, vous avez joué sur
différentes compilations, un album vous tenterait sans doute ...
Fred : on aimerait bien sortir un CD avant
la fin de l'année, vers décembre. En autoprod, je pense vu le
peu de label de Ska qu'il a en France.
U.R. : Si un
label très engagé [à qui tu penses ?], venait à voir le jour
ça vous dirait de participer ?
Christelle : Je sais pas nous on joue notre
musique, après si ça peut se mêler au genre de mouvement dont
tu parles, pourquoi pas. De toutes façons c'est aussi le message
qu'on veut faire passer alors oui pourquoi pas ?
U. R. : Vous avez
relativement peu tourné, la Marne c'est pas une mégapole
musicale, vous avez quand même des contacts avec d'autres
groupes ...
Fred : disons qu'on commence à avoir des
contacts avec d'autres groupes, du fait qu'on est assez récent.
On est en contact avec les Rude Boy System assez régulièrement,
avec Los Kabos de Nantes on a joué à un concert en soutien au
Sous-marin de Vitrolles il n'y a pas longtemps où on a joué
avec Marcel [et son orchestre Ndlr]. Et puis des groupes comme
ça qu'on connaît un peu moins, au hasard des rencontres.
Christelle : Y a pal mal de groupes qu'on rencontre en
concert et puis on continue à s'écrire parce c'est ce qui fait
vivre le mouvement et la Scène Ska. C'est le fait qu'il y ait
des zines, des gens qui s'écrivent, des émissions de radio,
etc.
U.R. : Et, en
dehors des Rude Boy System, les autres groupes qui jouent roots
...
Fred : Y'avait un groupe de Strasbourg qui
s'appelait Explorer, depuis pas de nouvelles. Y a des groupes sur
Bordeaux comme Wanna Dance qui ne font que du Rock steady qu'on
ne connaît pas et puis y Jim Murple Memorial dont on entend
beaucoup parler mais on arrive vraiment pas à avoir de cassette
démo, on ne les voit pas en concert. Y a aussi Awalé la face B
? qui vient de sortir un album et qui étaient très roots quand
on les a vu il y a deux ans et Jama Sound de Marseille c'est à
peu près tout ce qu'on connaît.
Voilà vu qu'on les a topés à la pause on les a laissé repartir enflammer le public. jusqu'à 10h30 environ. Ok Western Special est un jeune groupe et pour assurer une heure et demi ils ont du joué deux fois certains morceaux. Mais ils nous ont prévenu et puis, en attendant de pouvoir les écouté chez soit à volonté avec le CD, on s'est bien rincé les oreilles avec des titres comme Godzilla ou une reprise de ? de Phillis Dillon ou celle du thème de Star Wars à faire frémir les bambins. Avec leur présence scénique et leur bon esprit les Western Spécial nous ferons skanker encore longtemps.