ARTICLES paru dans UR 07 (Mars 98)
Résistance
Résistance Rennes, 24 janvier 1998.
Mobilisation des syndicats et des associations antiracistes
contre la tenue du meeting de mégret venant lancer la campagne
des régionales en Bretagne. Le cortège qui s'ébranle de la
place de la Mairie à 13h30 compte bien 1500 manifestants (2000
selon France 3 Bretagne) ; la CNT, le SCALP et Ras'l' Front en
tête. Arrivés place de la gare, nous sommes bloqués par un
cordon de CRS. Seulement quelques minutes de face à face à
peine turbulent (jet d'oranges pourries, de canettes, de piles R3
usagées, ...) suffit à exciter les bleus qui, pendant près de
45 minutes aspergent le cortège de grenades lacrymogènes et
chargent de quelques mètres. Le cirque habituel.
Après quelques aller retour la manif décide de prendre à
revers les forces de l'ordre-établi pour prendre d'assaut celles
de l'ordre-fasciste. Là encore choux blanc, les CRS ont pris un
raccourci. C'est à ce moment que les fins stratèges de SOS
Racisme et des MJS décident de faire un sitt'in à 500 mètres
du meeting du FN alors que nous apprenons l'arrestation de trois
de nos camarades. Nouveau départ vers la préfecture de police
pour obtenir l'hypothétique libération des gus en question. Je
décroche pour rejoindre les quelques dizaines de braves restés
en face du premier cordon, alors que les pandores séparent leurs
maigres forces pour protéger les geôles complices. Volte face
du cortège, les bleus sont bluffés et divisés en deux groupes
d'un quinzaine. Place de la gare nous sommes à nouveau tous
réunis pour attendre la fin du meeting qui ne regroupe en fait
que 80 pécores (150 selon France 3 régional, 300 000 selon
mégret lui même, mais bon ... ). Divers slogans fusent : "CRS
dispersion; c'est l'heure de l'apéro !", "Réqui-si-tion,
des bières dans les fourgons !" alors que les MJS et
SOS quittent discrètement les lieux pour rendre le camion avant
16h et ne pas perdre la caution.
Deux autres gus sont encore interpelés, un CRS glisse sur une
canette (un blessé grave !). Un sympathisant FN est appréhendé
par des manifestants (chacun son tour), son bouquin dédicacé
par le roquet est saisi et on organise un mini autodafé sur le
champ. C'est petit à petit que le rassemblement se transforme en
regroupement et que chacun rentre dans son bar de prédilection
sous l'aimable pression des flics locaux.
Bilan pas assez spectaculaire pour intéresser une rédaction
nationale mais satisfaisant tout même.