Interview paru dans UR 06 (Janvier 98)

Rageous Gratoons

Un peu opportuniste, me direz vous. Bon juste un peu. Pour les Trans, ça pétait un peu partout dans Rennes. Alors le mercredi, comme y avait foot à la télé ch'uis allé aux Jardin des Plantes. Et qui que j'ai vu là bas ? Les Rageous Gratoons tout juste sortis du bus. Je les ai laissés joué un peu avant de profiter d'une pause pour une mini interview improvisée.

Unity Rockers : Pour vous l'organisation, ça se passe comment pour vous aux Transmusicales ?
Thierry : Ben, faut dire que nous on vient juste d'arriver aujourd'hui. Il y a eut un petit malentendu, au départ au niveau de la sono. On a eu quelques problèmes, on a oublié quelques câbles chez nous à Bordeaux et on a été obligé de demander aux gens de l'organisation de nous amener du matos, ce qu'ils ont fait. C'est vraiment sympa de nous avoir prêter tout ça ce qui nous a permis de jouer ce soir. A part ça au niveau de l'organisation, tout se passe bien.

U.R. : Vous étiez directement en contact avec le Jardin des Plantes ?
T. Non c'est en fait les gens des Bars en Trans qui répartissent les groupes dans les bars.

U.R. : Et au niveau du public ?
T. Au niveau du public ça se passe très bien, il fait chaud et il y a beaucoup de monde dans le bar. Au départ c'était dur parce qu'on a pas fait de balance, on a tout câblé et on est parti direct. C'était un peu chaud au départ, mais les gens étant de bonne humeur, je pense que c'est bien passé.

U.R.: Vous ne rester pas sur Rennes après pour la suite des Trans ?
T. Non on joue demain à Brest, et après à Riec sur Bellon [ 29 et pays des huîtres]. Après on rentre sur Bordeaux.

U.R. : Et pourquoi, le petit clin d'oeil du contrebassiste à Noir Désir, pendant le concert ?
T. je ne sait pas pourquoi il a dit ça. De toute façon à ce moment du morceau il ne dit jamais la même chose. En tout cas Noir Des, c'est un groupe qui fait beaucoup pour la scène bordelaise. Grâce à eux il y a pas mal de facilités d'enregistrement.

U.R. : Et vous êtes venus avec des potes à vous ...
T. Des copains à nous, tu veux dire? Non il n'y a que le groupe là, vu qu'on est quand même neuf à se déplacer. Dans le camion y plus de place.

U.R. : Ben justement, tiens, une petite présentation du groupe.
T. Ben on est les Ragous Gratoons, on vient de Bordeaux et on joue depuis deux ans et demi. Au départ on a surtout des instruments acoustiques, une contrebasse, un accordéon diatonique, une guitare, un saxophone, une mandoline, deux saxophones et une batterie.

U.R. : ... , et quatre chanteurs, et deux harmonica ...
T. Et les harmonica, mais vu que c'est la même personne on les compte pas [en fait, c'est lui]. Et quatre chanteurs aussi. Et des fois on a un violoniste qui vient avec nous, mais là il n'a pas pu venir. C'est dommage parce que le violon ça rajoute encore quelque chose au groupe.

U.R. : Pourquoi justement y a-t-il autant d'instruments, avez vous travaillé la chose pour la scène, pour l'ambiance ?
T. Non ça s'est fait comme ça, chacun de son coté on a plus ou moins nos inspirations, c'est un peu le hasard qui nous a réunis ... Ouais c'est ça.

U.R. : donc influences multiples.
T. Ben oui, y'en a beaucoup, c'est pourquoi on a du mal à s'y retrouver ... En fait, tout le monde s'y retrouve un peu et personne je dirais ... C'est surtout des influences Ska, des musiques traditionnelles, qu'elles soient américaines, musiques de l'Est, un petit coté oriental, qu'on essaie d'approfondir en ce moment. Et une petite pointe de Rockabilly, pas mal même ... le coté contrebasse. Y pas mal d'influences qui se rejoignent, c'est un peu un carrefour.

U.R. : vous avez quand même une grosse influence Ska, est-ce que vous vous intégrez dans la scène actuelle ?
T. : On ne veut pas se faire passer pour un groupe Ska justement. En plus, en ce moment nos compos ont tendance à s'éloigner du Ska. On ne veut pas se revendiquer comme un groupe de Ska, bien que ce soit, pour la plupart d'entre nous une des musiques qu'on préfère, qu'on écoute le plus chez nous, Ska Roots. Et puis il y a encore un truc commun dans le groupe c'est qu'on aime bien les vieilleries. Avant les années soixante, que ce soit Ska ou rock'n roll

UR. : vous devez donc avoir de multiples contacts avec la scène bordelaise qui bouge beaucoup.
T. Ouais, ça bouge beaucoup, il y a un grand nombre de bars pour la taille de la ville, il y a beaucoup de concerts, énormément même. Donc il y a beaucoup de groupes, donc la concurrence est un peu hard. De notre coté, comme le tourneur qui s'occupe de nous, Luiggi Familly, est sur Nantes, la plupart des dates qu'il nous trouve sont hors Gironde. On joue donc rarement sur Bordeaux, pour les grandes occasions, la dernière fois c'était pour la sortie du CD, en décembre dernier (en 96). Quand tu viens d'un endroit, si tu y joue trop souvent le public peut se lasser. C'est une erreur qu'on a peut être déjà fait avec d'autres groupes, avec celui-là on a essayé de gérer la chose.

Salut et merci à eux en attendant de réaliser une interview plus consistante, on leur souhaite de tourner beaucoup et d'intégrer encore beaucoup de nouvelles influences et beaucoup de nouveaux instruments. Propos recueillis par le père Noël.

CD 4 titres - 40 F - chez Rageous Gratoons 9 av. Blanqui - 33270 FLOIRAC.