Interview paru dans UR 04 (Novembre 97)
Les Caméléons
Depuis cinq ans ils écument les salles et les festivals de France, de Navarre et de Belgique pour distiller leur Fiesta Rock, mâtinée Ska par moments. En juillet dernier, ils sortent leur second album. Mais qui sont-ils ? Bon sang mais c'est bien sûr, c'est Les Caméléons !
Unity Rockers :
Des chants en espagnol et en basque (enfin je crois) et une
adresse à Nantes d'où venez vous ?
Caméléons : De Vendée, avec quelques
musicien qui habitent maintenant en Loire-Atlantique.
U.R. : Pourquoi
ne pas chanter en Français ?
C. : Au début, on chantait en français,
mais un jour, une inspiration espagnole nous est venue sur une
chanson. Puis les gens ont aimé ces sonorités, la chaleur et
l'ambiance qu'elle dégageait. On a donc composé de plus en plus
en espagnol, pour finir par abandonner les titres en français,
depuis 2 ans... même si pour ce 2èm album nous voulions en
écrire un ou deux ! Ce retour a été impossible, car l'ambiance
que nous voulions faire passer, n'existe plus quand nous chantons
en français.
U.R. : Que
raconte "Nafarroa Arragoa" sur ! Hay la frita ! ?
C. : Il parle du Pays Basque. De la beauté
du pays et de ses souffrances. C'est un chant de Xabier LETE,
chanté par une amie à nous Katixa, qui vit là-bas. "Oi
Ama" est un chant traditionnel Basque qui parle de la
tristesse des gens qui ont dû quitter leur pays.
U.R. : Forte
influence de la Mano (que vous remerciez sur votre second album),
mais également influences Ska et Hardcore ?
C. : On nous compare souvent à eux, c'est
assez énervant (et aussi flatteur) car à part le fait de
chanter en espagnol et de jouer une musique festive, nous
cherchons pas à leur ressembler ou à nous influencer. Mais
c'est vrai qu'on aimait bien ce qu'ils faisaient. Sinon, on
écoute de tout, ça va du Ska au Rock, en passant par quelques
groupes hardcore et même Jazz pour certains musiciens.
U.R. : La scène
et le public Ska, dont vous êtes proches, a longtemps nagé en
eaux troubles. Quelle était alors votre position ?
C. : Elle est toujours la même... nous ne
faisons pas de politique et n'avons aucun message à faire
passer, si ce n'est "Viva la fiesta" !!! De plus, on ne
se considère pas comme un groupe Ska à part entière, amis
plutôt dans une mouvance qu'on qualifierait de Fiesta Rock.
Sinon, on soutient bien sûr toutes les actions Anti-Fascistes !
U.R. :
Aujourd'hui que pensez vous de cette scène et du public ?
C. : Il y a un renouveau du Ska en France et
même à l'étranger, avec des groupes comme MU330 (USA), qui
mélangent plusieurs styles . C'est de ces groupes là qu'on se
sent le plus proche... Forcément, le public a changé et vient
d'horizons différents. On voit aussi de plus en plus de jeunes
aux concerts, et ça c'est vraiment bien !
U.R. : Quel
contacts avez vous avec les autres groupes de votre région, du
pays et d'Espagne ?
C. : Chez nous on aime beaucoup YALATEFF,
ORANGE BLOSSOM ... dans le reste de la France LES WAMPAS, MARCEL
ET SON ORCHESTRE, KANJAR'OC, RED WINGS MOSQUITO STINGS ... En
Espagne CELTAS CORTOS ... et on pourrait en citer plein d'autres.
U.R. : Le temps
est, pour beaucoup de groupes à l'auto prod et à la
souscription, quels sont vos rapports avec Guindaille qui produit
votre album ?
C. : C'est l'asso qui nous manage et qui
distribue nos CD, avec leur Label de distrib' (VPC, bars,
disquaires, ...), ils ont une trentaine de référence, dont
ZABRISKIE POINT, YALATEFF, BLOSSOM ... ainsi qu'un mini fanzine
"Les gars d'la route". Ils managent aussi BLISTERS,
KYU, BALLBREAKER ...Ils sont très efficaces dans tous les
domaines. Pour nous, ils ont lancé une souscription qui a
atteint les 150 ventes.
U.R. : Les
projets à courts et long termes ?
C. : Même ayant joué avec des grosses
pointures comme NEGU GORRIAK, LES WAMPAS (etc.), nous faisons
toujours de la musique pour la fête, pour rencontrer des gens,
vivre des émotions fortes. On joue surtout le week end, car on
est plusieurs à bosser la semaine. On aimerait faire une
"carrière" à la manière des WAMPAS, qui ont un
travail à coté, et faire de plus en plus de grosses scènes, ce
qui est le cas actuellement.
U.R. : Qui dit
Ska dit Skins. Pour vous ce sera plutôt Red, Trojans ou autre ?
C. : Franchement on ne sait pas trop quoi te
répondre, étant assez éloigné de cette scène, même si nous
jouons pas mal de rythmes Ska. Comme pour ta question sur les
eaux troubles du Ska, nous nous sentons plus proches d'une scène
Fiesta Rock, à l'image de MARCEL ET SON ORCHESTRE, ZEBDA,
KANJAR'OC ...
U.R. : Les
combats que vous soutenez ?
C. : Tout ce qui touche à l'injustice et à
la misère, la lutte anti-fasciste, le combat contre le FN et
aussi les "Rockeurs ont du coeur", dont le principe est
d'amener un jouet pour les enfants défavorisés au lieu de payer
une entrée de concert. Cette action est partie de Nantes, il y a
quelques années, grâce à des groupes comme Elmer Food Beat, E.
V. et d'autres. Depuis ça a fait boule de neige et pas mal de
concerts sont organisé dans toute la France, à Noël. On
soutient aussi bien sûr les intermittents du spectacle, dont
quelques-uns de nous font partie... Mais la liste serait beaucoup
trop longue, si on devait parler de tout ce qui nous révolte !!!